Au milieu d'une foule en liesse...
Oui, les journaux ne se trompent pas… les foules se pressent sur la Place Saint Pierre, à chaque fois qu’est annoncée la présence du Pape François… Sa proximité, son humanité, sa tendresse se manifestent avec une simplicité remarquable.
Même en son absence, c’est presque le parcours du combattant pour entrer dans la Basilique… il faut prévoir du temps pour arriver à se faufiler dans la longue queue qui serpente sur la place. Oui, longue queue…les travaux entrepris sur les colonnades ralentissent encore le pas et surtout oblige à des serpentins incroyables entre les barrières pour arriver déjà au contrôle électronique puis à la Basilique… Heureusement il y a de nombreuses messes et il est toujours possible de participer à l’une ou l’autre, presque à l’heure.
Accompagnant Mère Anne-Marie lors de son voyage à Rome, pour l’Assemblée de l’UISG, j’ai pu avoir de nombreuses rencontres autour du Vénérable père Sevin : à la congrégation des Saints, à la Curie généralice des Jésuites, à la Grégorienne. J’ai revu avec joie le père Molinari et le père Gumpel au travail si efficace pour la Cause du père Sevin. Tous ces rendez-vous m’ont laissé la possibilité de prier longuement sur la tombe des saints Apôtres et du Bienheureux Jean-Paul II et bien sûr de participer aux diverses rencontres avec notre Pape François.D’abord à Sainte Marie Majeure pour le chapelet, en ce premier samedi du mois de Marie. Nous nous rappelons que le lendemain de son élection, c’est sur son autel qu’il est allé déposer un bouquet de fleurs. Bien sûr, la Basilique était pleine et le silence et l’atmosphère de prière palpables. Rien ne distrayait notre Pape. Il était plongé dans la prière à Marie.
Le dimanche, sous la pluie…la place St Pierre était noire de monde pour une Messe solennelle avec les « confréries » qui se définissent comme des groupes à but religieux et caritatif placés sous la responsabilité de l'évêque de leur diocèse. C'est avec des tuniques variées, des coiffes de dentelles noires, des chapes et capuches de couleurs, des foulards et de grands bâtons sculptés que les confréries ont paradé dans les rues au son des fifres, tambours et autres instruments.
Les paroles du Pape François, accueillies dans le silence, pénétraient dans le cœur de chacun… «Ne vous contentez pas d'une vie chrétienne médiocre, mais que votre appartenance soit un stimulant, surtout pour vous, à aimer davantage Jésus Christ ... Vous avez une mission spécifique et importante, celle de garder vivant le rapport entre la foi et les cultures des peuples auxquels vous appartenez, et vous le faites à travers la piété populaire… Cette foi (...) vous la manifestez dans des formes qui engagent les sens, les sentiments, les symboles des différentes cultures... Et en faisant ainsi, vous aidez à la transmettre au monde, spécialement aux personnes simples, à celles que, dans l'Évangile, Jésus appelle les petits »
Aux supérieures générales qu’il a rencontré avant l’audience du mercredi 8, il a rappelé « La religieuse est une mère. Elle doit être une mère et pas une vieille fille, excusez-moi si je parle un peu comme ça … » a lancé le pape, très applaudi par l'assistance rassemblée dans la grande Salle Paul VI au Vatican.
"Vous devez être des mères (...) on ne peut pas comprendre Marie et l'Eglise sans la maternité et vous êtes des icônes de Marie et de l'Eglise", a-t-il ajouté en les appelant à "une chasteté féconde, capable d'engendrer des enfants spirituels".
Il a aussi rappelé l'importance de la "fidélité au magistère" et de la "communion avec les pasteurs et le successeur de Pierre".
Sa proximité n’est pas que de la littérature journalistique, pour émouvoir les cœurs sensibles. … Je l’ai vu, et de près, s’arrêter devant chaque handicapé et malade, les embrasser, les prendre dans ses bras, leur parler… et tout cela sous la pluie… je l’ai vu se baisser et ramasser le sac qu’une malade avait laissé tomber ! Il y a des scènes touchantes, comme celle avec ce petit garçon qui arborait fièrement une calotte blanche… en passant près de lui, le Pape François prit la calotte la posa sur sa tête en même temps qu’il posait la sienne sur la tête de l’enfant, pour la reprendre ensuite, évidemment. Comment ne pas penser et voir Jésus sur les routes de Palestine, avec les enfants et les malades… Mais ne nous y trompons pas, son amour de Jésus, « son compagnon » et de l’Eglise semblent tels, qu’il ne craint pas, comme Jésus d’ailleurs, de dire ce qui est à dire, quand il le faut, que ce soit au sujet de l’argent, des mœurs, de l’égoïsme etc… comme il le faisait à Buenos Aires…
Gardons dans le cœur et vivons, ses messages sur l’humilité, la joie, le don de nous-même, et tant d’autres sujets qui nous touchent le cœur. Pour conclure, quelques extraits des messages de notre Pape François : « Faisons chemin ensemble…un chemin de fraternité, d’amour, de confiance mutuelle. Prions pour le monde, pour qu’il y ait, une plus grande fraternité… Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes :un chrétien ne peut jamais l’être ! un chrétien ne peut jamais l’être ! ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! » Et pour terminer avec humour : « N’ayez pas des visages comme des piments trempés dans le vinaigre ! »
Un profond et affectueux merci aux Petites sœurs des Pauvres de la Piazza San Pietro in Vincoli, pour leur accueil généreux, chaleureux et leur joyeuse simplicité et disponibilité…