Ô Jérusalem !
Me voici à nouveau à Jérusalem...Les mêmes odeurs, les mêmes pavés, les mêmes cris, les mêmes bousculades..Rien ne semble changé dans cette vieille ville où toutes les nationalités, toutes les religions se croisent, se saluent ou s'ignorent ! Dans les Lieux Saints eux-mêmes le bruit ne cesse pas...plus ou moins fort bien sûr.. Seule la Basilique de Gethsémanie connait un peu de répit. Un père Fransciscain veille au silence et le rappelle vigoureusement. De même à la grotte de l'arrestation. On ne peut en dire autant dans la Basilique du Saint-Sépulcre et la chapelle du Calvaire... Entre les explications des guides qui veulent se faire entendre des pélerins dont ils ont la charge et ces derniers qui échangent leurs impressions ou chantent des cantiques dans toutes les langues, c'est un brouhaha continuel. La foule est innombrable. Le tombeau est pratiquement inatteignable entouré comme d'un grand ruban qui se rejoint aux extrémités. Et pourtant, les pélerins prient chacun à leur façon, prosternés devant la pierre de l'onction parfumée par leschrétiens orthodoxes, passant sans discontinuer devant le calvaire, se glissant sous l'autel pour mettre la main dans le trou où aurait été plantée la croix... et baiser la roche... Il est impossible de rester insensible à ce mouvement continuel où les croyants ou non font les mêmes gestes, brûlent les mêmes cierges, se signent chacun à leur façon. Comment ne pas rester en contemplation et en prière d'intercession et d'action de grâces devant les gestes et les démarches de tous ces visiteurs dont le Seigneur seul voit le coeur. J'ai prié des heures au St Sépulcre, dans ce lieu où il importe si peu qu'il soit le lieu réel de la croix... Rester là avec Marie, Jean, Marie-Madeleine et les saintes femmes que nous cite l'évangile, offrir le monde avec ses joies et ses souffrances, offrir les intentions de toutes celles et ceux que l'on porte dans le coeur... On ne revient jamais tout à fait le même après un voyage à Jérusalem... Et les problèmes direz vous ? Oui, ils sont toujours là plus ou moins violents selon les jours... plus ou moins difficiles à vivre, en particulier pour ceux qui se heurtent aux difficultés quotidiennes. Et elles abondent... " La paix sur toi, Jérusalem..." Quand ? la réponse est dans le coeur de Dieu et en tous ceux et celles, quelles que soentit leurs origines qui s'efforcent d'être des "instruments de paix..."
Et Taybeh penserez-vous ? Là ou la communauté vit, accueille de nombreux pélerins, travaille près des jeunes palestiniens, à travers les cours de Français à l'ecole et dans le scoutisme.. Certes la vie n'y est pas simple et les conditions de vie parfois difficiles. Ainsi au cours de mon séjour, il n'y avait pas d'eau...Problème avec la source d'Aïn Semia qui alimente pour une part la Cisjordanie et les implantations...la raison réelle de ce manque d'eau n'est pas très claire ! Inch'Allah! Quand on anime une maison d'accueil comme le Centre Charles de Foucauld, vous devinez que ce n'est pas simple de trouver une solution... l'eau des citernes et des queques puits, l'eau apportée par les Bédouins quant ils ont pu s'en procurer la nuit... autant de sources qui permettent un minimum, vous vous en doutez... Et pourtant, et c'est biblique "Jérusalem en Toi, toutes nos sources !"
En plus de l'accueil, la communauté partage la vie du village dont certaines des soeurs connaissent assez bien la langue. Elles participent aux diverses manifestations; ainsi au cours de ce mois d'octobre "le festival de Taybeh" a réuni des centaines de personnes autour des personnalités politiques, religieuses: le patriarche Michel Sabbah et les prêtres des trois Eglises, Orthodoxe, Melchite et Latine. Danses, musique, avec le concours de Bavarois, entre autres, discours et bien sûr, l'incontournable "bière de Taybeh" ! Journée chaude et pas seulement par le soleil !
Si vous voulez en savoir plus et connaitre de l'intérieur cette Terre Sainte, allez à Jérusalem. Vous en reviendrez différent... M.M.
"Jérusalem en toi, toutes nos sources !"