Soeurs de la Sainte Croix de Jérusalem

AccueilLa Sainte Croix de JérusalemArticles › En route vers le Sud du Tchad...

En route vers le Sud du Tchad...

Une visite en Afrique... du Sud du Tchad au centre du Guéra..

Le 11 septembre dernier,  Sr Isabelle,  Sr Rachel et moi-même atterrissons à l’aéroport de N Djamena. Après une première journée pour nous habituer au climat, nous partons vers Sarh, ville située au Sud du pays – à 800 kms de la capitale. Le paysage est vert car c’est la saison des pluies…mais avec des pluies torrentielles qui provoquent des inondations !…Nous craignons de ne pouvoir continuer notre chemin mais heureusement tous les barrages d’eaux sont levés. La route est goudronnée, excepté une partie de piste criblée de trous et d’ornières. Bravo à notre chauffeur qui conduit avec une grande dextérité !

Tout au long de la route, les cases s’alignent formant des petits hameaux. Des hommes et des femmes marchent, marchent, vont d’un village à l’autre…Des groupes d’hommes se rassemblent sous un arbre pour la « palabre » tandis que les femmes habillées de tissus aux couleurs vives et joyeuses, vont chercher l’eau ou font quelques provisions…elles vont sous le soleil déjà chaud, portant des kilos sur la tête et souvent leur bébé dans le dos. La route est dangereuse pour les enfants qui nous regardent passer ou qui jouent sur la chaussée. Les troupeaux de bœufs et de brebis sont aussi chez eux mais les bergers les conduisent avec fermeté et nous ouvrent les passages…

Après quelques jours à Sahr pour nos différentes visites, nous reprenons notre voyage et en deux jours, nous arrivons dans le Guera. Les montagnes dont « la Belle du Guera » nous attendent… …Nous roulons vers Bitkine pour la visite du Prieuré N.D. du Tchad et du collège Joséphine Bakhita. La maison de la communauté est agréable. Il fait chaud et la soleil « tape » mais ce ne sont pas encore les températures extrêmes des mois de mars et d’avril. Le forage du puits et la pompe sont bien appréciés par tous les voisins qui viennent s’approvisionner en eau au Prieuré. Le collège est bien situé, à la sortie du village. Il est spacieux. Dans quelques jours, il accueillera environ 125 élèves.

Que penser de ce pays attachant ? La pauvreté : les familles ont très peu pour vivre. De plus, cette année la culture du mil n’est pas bonne. Sur le plan de la santé et de l’hygiène, c’est un long apprentissage : exemple, ce médecin chargé d’une campagne de vaccination pour les enfants et qui n’est pas accepté. Ce vaccin ne serait-t-il pas signe de malédiction pour la famille ? Nos sœurs, près des familles et au collège, font ici  un excellent travail d’éducation humaine.

La Pauvreté provient aussi du chômage (70 % de chômeurs, dit-on), assorti de corruption. Voici un court dialogue avec un jeune musulman qui a obtenu son diplôme de gestion (bac + 4) – « je ne trouve pas de travail, alors je fais des petits « boulots » - « Essayez d’entrer dans la fonction publique » sa réponse : « je ne peux pas. Je n’ai pas d’argent pour y être admis !. »Dans cette région, la paix entre musulmans et  chrétiens est réelle. Le Collège J. Bakhita est ouvert à tous, sans distinction de religions. Dans la compagnie de guides que nos sœurs ont fondée, musulmanes et chrétiennes font partie des équipes. C’est un village en paix.

La cordialité et la simplicité avec laquelle tous et toutes nous saluent nous souhaitant « bonne arrivée ». Chants joyeux et danses témoignent de leur Joie. Des liens très forts se sont tissés entre la communauté et les communautés chrétiennes ainsi que tous les habitants à majorité musulmane....

Revenue en France, le cœur rempli de ce que j’ai vu et entendu,  ma prière se fait plus universelle pour un monde plus juste, aux ressources plus équilibrées. Un échange avec nos frères et sœurs africains, doit pouvoir s’approfondir et s’enrichir de nos différences.   M.A.M.

24 Octobre 2012

‹‹ Article précédent | Article suivant ››