le Cantique des quatre rencontres (extraits)
Ô Jésus, Seigneur bien-aimé,
Nous venons a Toi à la lueur des lampes ardentes
Qui éclairent ton dernier repas !
Nous avons suivi Pierre et Jean pas à pas,
Et tu nous pardonneras si nous sommes imprudentes.
Permets-nous de nous agenouiller dans un coin de la Chambre Haute,
Comme de petits enfants que les parents font semblant de ne pas voir,
Et qu’ils sont tout de même contents de sentir auprès d’eux.
Permets-nous d’être là simplement, sans rien dire,
Et de Te regarder, lorsqu’au milieu de la table,
Tu prends le pain dans tes mains saintes et vénérables
Et que Tu le changes, Prêtre, en ton propre corps,
Et quand Tu fais boire à la ronde, à tes Disciples frémissants,
Le calice dont le vin béni est devenu ton propre Sang
Tu sais qu’un même amour autour de Toi nous groupe :
Ne pourrions-nous, Seigneur, boire, nous aussi, à la même coupe ?
Tu les fais Prêtres, tes amis, et nous, tes filles, nous savons bien
Qu’il faut des épaules d’hommes pour porter la croix du sacerdoce chrétien,
Mais du moins permets-nous, ô Seigneur bien-aimé,
S’il faut que ton sanctuaire nous demeure fermé,
Permets-nous de nous étendre prosternées sur les dalles,
Devant l’autel de ton sacrement,
Et de t’immoler silencieusement nos âmes
Que ta puissance peut faire sacerdotales.
J.Sevin (1943)