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Parlant de la Terre Sainte, le pape Jean-Paul II disait : « Ce pays n’a pas tant besoin de murs que de ponts. »

Lancer un pont, c’est ce qu’ont essayé de faire 2 classes (l’une du lycée français de Jérusalem, l’autre de Taybeh) pour se connaitre et vivre quelque chose ensemble. Tout a commencé avec Fanchon C. que nous avons bien connue lorsqu’elle était chargée de l’enseignement du français auprès du Consulat, et qui est aujourd’hui professeure au lycée français de Jérusalem. Ses élèves pour la plupart issus de familles mixtes franco-palestiniennes vivent à Jérusalem et n’ont pas, ou peu, l’occasion de venir dans les territoires palestiniens. Fanchon, qui elle, connait bien la réalité des écoles en Palestine est frappée par la méconnaissance de ses élèves.

De notre côté, nous constatons que « Jérusalem très présente dans le cœur et l’espérance de tout palestinien évoque chez nos jeunes le Saint Sépulcre, la mosquée El-Aqsa, les rues du souk attenantes aux Lieux Saints mais ils n’ont pas l’expérience d’une autre Jérusalem qui s’étend bien au-delà des murailles de la Vieille Ville. Et c’est de là qu’est parti le projet d’une rencontre. Chacune dans son école, les 2 classes regardent « Azur et Asmar », ce beau film de Michel Ocelot qui avec beaucoup de poésie, de fraîcheur et de profondeur illustre la rencontre de 2 cultures. Puis chaque classe prépare pour l’autre des jeux inspirés du film : ainsi, un parcours à obstacles au milieu de sacs d’épices qu’il faut identifier à l’odorat, divers QCM de grammaire ou de vocabulaire car il ne faut pas oublier que c’est dans le cadre de l’enseignement du français.

Si la connaissance mutuelle est la 1ère étape du dialogue, lorsque le car repart avec les élèves de Jérusalem, on peut dire que les bases du ‘’pont’’ sont posées. En même temps, commence le long processus de l’obtention du permis pour que les élèves de Taybeh puissent de rendre à Jérusalem. Heureusement le Service Consulaire d’Activités Culturelles prend en charge toutes ces formalités administratives auprès des autorités israéliennes. Un grand merci. !

Le 6 juin, c’est la classe de Taybeh qui part à Jérusalem. Il y a eu quelques inquiétudes les jours précédents car 2 permis n’avaient pas été délivrés et avec la fête de Shavouot les administrations israéliennes étaient fermées. Là encore, le consulat fait « des pieds et des mains » pour débloquer la situation et le jour J la classe entière part avec sœur Claudine et sœur Nelly. Nous sommes accueillis par le proviseur du lycée autour d’un buffet disposé dans le jardin. Il y a encore quelques hésitations avant que les 2 classes se mélangent mais quand une heure plus tard 2 bus viennent nous chercher il y a dans chacun des élèves de l’une et l’autre école.

Et nous voici au zoo de Jérusalem, parc de 40 ha magnifiquement aménagé. Librement les jeunes circulent des éléphants aux lions en passant par les crocodiles… tout surprend, tout émerveille. Pique-nique sur l’herbe verte (herbe verte qui est aussi rare à Taybeh que les gorilles et les guépards !) Dernier tour du zoo à bord d’un pittoresque petit train et puis c’est le départ. ! Le lendemain, les élèves de Taybeh nous disent avoir échangé des photos avec les élèves de Jérusalem.

Même s’il prend le nom de ‘’Facebook’’, le pont est lancé.

 

18 Juillet 2014

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