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Au Foyer l’Alauda, le 10 avril, rencontre des amis de la sainte Croix de Jérusalem

Le frère Philippe Verdin, o.p., prieur du couvent du st Nom de Jésus à Lyon, et aumônier national des Scouts Unitaires de France, est venu nous donner son témoignage : Ce que le scoutisme et ses valeurs ont changé dans sa vie … Ce fut une belle soirée d’échanges et de partages. Nous étions une bonne quarantaine,

de tous âges, et de tous horizons, mais tous très intéressés !

Frère, vous nous avez dit que le scoutisme avait changé votre vie ! Pouvez-vous nous partager en quoi ?

Quand je suis entré chez les Dominicains, j’y ai retrouvé avec beaucoup de joie des anciens chefs : le scoutisme, au travers de tout ce que nous y avions vécu et partagé, avait été un chemin de découverte, de changement, d’approfondissement pour chacun d’entre nous.Pour moi, cela a changé ma manière de voir la religion… non plus la voir comme quelque chose de compassé [geste : mains jointes avec inclination - Ndlr] mais comme quelque chose de vivant : j’ai appris à voir le Christ, le frère, vivant dans ma vie… au milieu de nous, toujours présent, qui nous aime.

La vie dans la nature, les marches (où l’on se découvre, où dans le silence… je pense aux Goums -fondés par Michel Menu, décédé il y a quelques semaines- avec départ le matin après la prière, la messe et un repas frugal à base de riz, et marche toute la journée seul, avec un ou des compagnons dans le désert du Causses… magnifique !) Cela a changé ma manière de voir les autres : le service n’est plus quelque chose d’ennuyeux, qu’il faut faire par devoir, mais quelque chose d’actif : chacun participe à l’activité de la patrouille, sans grogner. L’esprit d’équipe, où chacun est important, permet de s’ouvrir aux autres. Les petits, les plus jeunes regardent et admirent les « grands »… et ce regard oblige les aînés qui ne veulent pas décevoir ces attentes ! La part du rêve est très présente dans la vie scoute, les jeux… Enfant (avec Akela et les petits loups), adolescent… on rêve de devenir chevalier, de faire des exploits. Tous les livres de Signe de piste (Le Prince Eric, Le relais de la Chance au Roi, Le bracelet de Vermeil…) m’ont fait rêver : dans le jeu, on est ce héros que l’on voudrait être, on se dépasse, on s’entraide, on avance ensemble. On vit ce qu’on rêve, cela dynamise, enthousiasme, fait grandir !

Mais ce que j’ai le plus découvert, c’est la prière personnelle, autour du feu de camp, le soir, alors que l’on a chanté, joué, beaucoup ri… les flammes du feu de camp se sont éteintes, il ne reste plus que les braises rougeoyantes, de temps en temps une flamme qui se ranime. Et là, dans le silence, près de ces braises, il y a quelque chose qui se passe, la présence de Quelqu’un... Il semble que l’Esprit se glisse secrètement dans ce silence et veut nous parler… Il est là, avec nous. J’ai senti sa présence.

Merci frère Philippe !